L’idée des choix sur l’éducation que je souhaitais donner à nos enfants n’était pas encore bien claire durant les 9 premiers mois de ma mini pouce. Bien sûr, avec mon mari nous en avions tout de même discuté. Nous étions globalement d’accord sur les grandes lignes et cela suffisait à nous dire que c’était bon 🙂 Nous avions reçu le même modèle d’éducation et il nous semblait logique de le reproduire à peu près comme il était. Mais ça, c’était avant de découvrir l’éducation bienveillante ou positive!!
Au tout début de mon expérience de maman, j’avais décidé de ne pas anticiper les lectures sur le sujet de l’éducation de peur de griller les étapes. En m’y intéressant trop tôt, je pensais ne pas réussir à profiter de l’évolution de mon bébé à l’instant T en me projetant sans arrêt vers « l’après ». Je me suis dit que j’allais me renseigner au fur et à mesure quand les besoins se feraient ressentir. Je ne parvenais également pas à me projeter en tant que maman. Comment allais-je réagir? Vais-je être patiente? Vais-je avoir envie de crier? De punir? Est ce que je vais être une maman gâteau?….bref pas facile de savoir tant que l’on y est pas!!!
Cette volonté était à la fois une bonne idée et une mauvaise idée. La bonne idée était qu’effectivement cela m’a permis de fonctionner au jour le jour et de me questionner en fonction des situations qui se présentaient à moi. En a découlé un petit programme sur mesure en fonction de l’évolution et de la personnalité de mon mini Koala. Et le mauvais côté, c’est que discuter avec son mari des choix d’éducation lorsque l’on est épuisé de fatigue, n’aide pas forcement à une bonne communication.
Pendant ma grossesse j’ai commencé par lire un livre sur le tout petit bébé. Moi, je ne savais pas ce qu’était un nouveau né!!!
Sur les conseils d’une amie, j’avais choisi de lire : « Bébé dis moi qui tu es » du Docteur Philippe Grandsenne (ici clic). Je vous le dis, ce livre à complètement transformé les minces connaissances que j’avais sur les nouveaux nés. J’ai vraiment compris à quel point un tout mini bébé était déjà une vraie petite personne (pas juste un petit être qui mange, dort et fais caca). Et surtout que les nouveaux nés avaient des besoins que je ne connaissais pas à proprement dit. Notamment, ce besoin de contact fondamental à son bon développement.
J’ai appris aussi que laisser un bébé pleurer ne garantissait pas une tranquillité future et (voire même contre productif) et surtout (même si je m’en doutais un peu) que le bébé souffre réellement d’être laissé seul face à ses souffrances. Agir vite pour ses besoins, garanti un bébé serein et rassuré qui sera plus fort et plus autonome par la suite.
Je n’ai jamais laissé ma fille pleurer durant ses 6 premiers mois et elle s’est souvent endormie dans mes bras. Aujourd’hui, elle a 2 ans et depuis très longtemps (depuis ses 4 ou 5 mois), elle sait s’endormir toute seule et ne se réveille pas la nuit (sauf bien sûr en cas de maladie ou de changements).
J’ai beaucoup entendu « tu devrais moins la porter, elle ne te lâchera pas« , « si elle s’habitue à s’endormir dans tes bras, tu vas te faire avoir, elle va te réclamer tout le temps« .
Avec mon mari, nous avons tenu bon. Malgré tous nos doutes, nous nous retrouvions bien dans cette façon de faire qui nous semblait respecter notre enfant. Mais pour être honnête nous naviguions à vue en proie à des doutes et des questionnements permanents…. Et si ils avaient raisons ?
Si elle s’habituait, si on l’a couve trop? Mais nous avons tenu nos convictions.
C’est au moment où ma mini Koalette est entrée dans la phase d’angoisse de séparation (8-9 mois) que j’ai ressenti le besoin de me renseigner sur les différents modes d’éducation. J’avais besoin de me rassurer sur nos choix (qui, je l’avoue, étaient plutôt les miens au départ). De mon côté, j’ai reçu une éducation « classique » de ce qui se faisait dans les années 80 : des parents très aimants, du soutien à toute épreuve et en toile de fond des punitions, des étiquettes, des menaces, des « t’es gentille/t’es pas gentille », et très ponctuellement des violences modérées comme il était d’usage à l’époque.
J’ai eu une enfance très heureuse et mes parents m’ont porté, ont fait de leur mieux et m’ont aidé à faire de moi ce que je suis aujourd’hui. Je leur en suis vraiment très reconnaissante et je ne leur reproche pas l’éducation qu’ils m’ont donnés. Seulement, j’étais une enfant extrêmement sensible qui n’a pas pu exprimer ses émotions car je ne m’en sentais pas légitime. On me disait que se mettre en colère ce n’était pas bien, que je n’étais pas gentille… J’ai énormément souffert de ne pas avoir le droit de ressentir ce que je ressentais, me sentant anormale. Je me suis enfermée dans une image de petite fille modèle qui doit faire tout bien comme il faut, « être gentille ». J’ai longtemps détesté l’autre partie de moi refoulée. C’est ce point là que je ne voulais pas reproduire. Et c‘est en devenant maman que je l’ai vraiment compris. C’est pour cela que je me retrouvais bien dans les paroles lue dans ce livre. Je voulais soutenir mon enfant dans ses souffrances, ses émotions.
Dans la continuité de ce que nous pratiquions déjà durant ses 1ers mois de vie, j’ai eu envie de trouver des solutions d’éducation qui respecte les besoins d’un enfant sans être laxiste. Et surtout, trouver des clés qui nous permettent d’accompagner notre enfant à être bien avec lui même. Je ne sais plus bien comment j’ai cherché ni trouvé mais j’ai découvert la parentalité positive aussi nommée éducation bienveillante.
J’ai eu une révélation!!!!
Avant de vous donner les arguments principaux qui ont opéré le déclic, je fais une petite parenthèse pour vous dire que sur le blog, vous pourrez désormais découvrir une nouvelle thématique. Dans « Mercredi Mummy« , je posterai régulièrement des billets d’expérience de « Maman bienveillante ». Je vous raconterai des scénettes vécues que chaque parents peut sûrement rencontrer : il ne veut pas mettre ses chaussures, je n’arrive pas à le faire monter dans la poussette, il fait semblant de ne pas m’écouter….Chaque situation que je vous présenterai aura une réponse bienveillante qui a fonctionné chez nous. Comme heureusement nos familles et nos enfants ne sont pas tous les même, je m’efforcerai également de vous donner des conseils plus généraux. N’étant pas une professionnelle de l’enfance, mes conseils seront donc à prendre comme des suggestions, un échange d’expérience et rien de plus.
Qu’est ce que l’éducation bienveillante ou parentalité positive?
C’est un mode d’éducation qui s’appuie sur les dernières recherches en neurosciences affectives. Ces recherches ont démontré la nocivité du stress sur le développement de certaines zones du cerveau de l’enfant. En effet, le Dr Catherine Geguen (auteur de « Pour une enfance heureuse » et « vivre heureux avec son enfant ») explique que « si l’enfant est laissé seul avec ses peurs, sa frustration, ses angoisses ou ses colères, son organisme sécrète des molécules de stress très toxiques pour son cerveau fragile. Quand on envoie un enfant se calmer seul dans sa chambre, quand on gronde un enfant parce qu’il fait un caprice, on inhibe la maturation de son cerveau« .
Cela nous permet de comprendre que l’enfant ne peut rien faire face à ses tempêtes émotionnelles et qu’il est inutile de le menacer ou de le punir. Alors qu’une réaction emphatique, un regard bienveillant, des gestes tendres, des sourires permet la sécrétion d’ocytocine. Cet hormone est un véritable « booster » pour le cerveau puisqu’elle permet de faire preuve d’empathie envers autrui, de faire face au stress, de donner confiance en soi, d’aimer et de coopérer. Elle engage également la libération d’autres hormones « positives » pour la créativité et l’humeur.
Etre bienveillant c’est accepter son enfant tel qu’il est avec ses humeurs, ses émotions, ses volontés et de le considérer comme un être humain avec ses besoins propres. Cela ne veut pas dire laisser tout faire. Les limites sont posées et il ne faut pas en démordre. Seulement à la place de la punition et des menaces ce mode d’éducation propose des outils pour amener l’enfant a coopérer sans entrer dans un rapport de force qui altère la relation parent-enfant doué de choix et de besoins.
Pourquoi la bienveillance ?
Parce que:
- Je veux préserver au mieux mon enfant du mal que je pourrais lui causer consciemment ou inconsciemment.
- La menace, les punitions, les violences verbales et physiques sont peut être efficaces à court terme mais provoquent chez l’enfant un sentiment de dévalorisation et les poussent vers des schémas contre productifs comme la vengeance, le découragement… De plus, les enfants cessent le comportement puni uniquement par peur des représailles et non par respect pour eux même et les autres ou sans appel à leur esprit d’analyse.
- Crier sur mes enfants me fait culpabiliser et me sentir mal. Avec la bienveillance j’ai le sentiment d’être en accord avec ce que je suis, de respecter les enfants et du coup me respecter moi aussi.
- La bienveillance amène du bonheur. Il n’y a pas de cri à la maison (mis à part les manifestations de colère des enfants). La relation parents-enfants est douce et de confiance. Elle favorise une bonne communication.
- La bienveillance est stimulante. On est sans cesse dans une démarche de questionnement, d’empathie et je dois dire que c’est stimulant intellectuellement. Un vrai travail de management finalement 😉
- La bienveillance rend les enfants bien dans leur tête et leurs baskets. En les aidant à comprendre leur émotions, les situations et à trouver des solutions par eux même, ils acquièrent une grande force intérieure et de vraies compétences sociales. En évitant les étiquettes « tu es gentil/pas gentil », on leur permet de se construire en rapport avec eux même et non en rapport avec notre jugement ; ce qui les rend moins dépendant du regards des autres.
- Les limites sont fermes, respectueuse et sensées, souvent établies en faisant participer l’enfant. Cela amène une meilleure coopération de la part des enfants. Les situations d’opposition amènent parents et enfants à se remettre en question et à s’interroger sur des solutions respectueuses et consensuelles pour tout le monde.
Il y a énormément d’autres raisons pour lesquelles il est intéressant de choisir la bienveillance. Je fais le choix de ne pas trop développer sur ce 1er billet déjà bien long. Cela vous permet de connaitre les arguments principaux résumés de façon claire et concise. A travers mes prochains billets je m’efforcerai de développer au mieux mes arguments pour aussi vous convaincre que ce choix en vaut vraiment la peine pour se faire du bien à tous, enfants comme parents.
A très vite.
C’est génial de visiter rapidement ce site et de lire le point de vue de tous les amis sur le sujet de cet article, alors que je tiens également à me familiariser.